Les malheurs particuliers font le bien général; de sorte que plus il y a de malheurs particuliers et plus tout est bien. (Pangloss, dans Candide de Voltaire)Une entreprise qui s'adresse à un médiateur technique attend que celui-ci lui trouve une ressource technique a priori rare ou difficile d'accès, ce qu'on appelle couramment un "mouton à cinq pattes".
Évidemment, les moutons à cinq pattes ne courent pas les rues. La recherche d'une ressource technique de ce type est donc risquée, et il peut arriver qu'elle échoue. Est-ce forcément une mauvaise nouvelle ?
Bonne nouvelle : votre mouton à cinq pattes n'existe pas !
Loin de moi l'idée de pratiquer une forme de pensée positive un peu naïve à la Pangloss. Toutefois, du moment que la recherche de ressource technique a été faite dans les règles de l'art, l'échec de la recherche signifie que la ressource technique recherchée n'existe pas. Et ce n'est pas forcément une mauvaise nouvelle.
Il y a en effet des situations où l'inexistence peut être utilisée utilement. En voici quelques exemples :
- s'il n'existe pas d'équipement de métrologie permettant de vérifier qu'une exigence technique d'un client (la précision d'une cote, par exemple) est respectée, c'est peut-être que le client a une exigence exagérée dont on peut envisager de renégocier la présence dans un cahier des charges ;
- si un produit n'existe pas sur le marché, mais qu'il est possible d'en développer un, le développement d'un tel produit (éventuellement en collaboration avec une entreprise compétente) permet éventuellement de disposer d'un avantage concurrentiel si on en interdit l'approvisionnement aux concurrents (en brevetant) ou d'une nouvelle source de revenus si on commercialise le produit ;
- si la ressource technique n'existe pas car elle violerait les lois de la nature (canon à projectile dépassant la vitesse de la lumière, appareil à mouvement perpétuel...), il est inutile d'en entreprendre le développement, et on évite de consacrer des ressources inutilement ;
- enfin, si la ressource technique existe mais se révèle trop chère par rapport au budget de la recherche, il convient de revérifier a posteriori (en connaissant le prix de la ressource) la rentabilité de son achat éventuel, car la ressource a parfois des caractéristiques imprévues (fonctionnalités supplémentaires, consommation plus faible qu'attendu pour un équipement, compétences supplémentaires pour un expert...) qui n'étaient pas prises en compte dans le budget initial.
Le rapport de recherche : un livrable essentiel
Le médiateur technique, en cours de mission, doit tenir à jour un rapport de recherche afin de rassembler les éléments qui lui permettent d'avancer dans sa recherche. Ce rapport facilite le travail du client en cas d'échec de la recherche, car il lui permet l'analyse de l'échec puis le choix de la stratégie à tenir pour pallier à l'absence de la ressource technique recherchée, voire pour profiter de son inexistence. C'est donc un livrable essentiel.
Le contenu d'un tel rapport est typiquement constitué de deux parties. La première regroupe l'ensemble des contacts professionnels du médiateur technique lors de la recherche, des informations pertinentes pour la recherche obtenues grâce à ces contacts, de l'existence de la ressource technique dans diverses entreprises contactées et de sa conformité au cahier des charges. La seconde est une synthèse de la recherche, avec en particulier son résultat (échec ou succès) et l'explication d'un éventuel échec.
Ainsi, même en cas d'échec, le médiateur se révèle généralement utile à son client.
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