Le dirigeable, phénix ou dodo ? Le titre énigmatique de l’ouvrage de Robert Lockerby (1981) pose le décor de la nouvelle vague de projets lancée à la fin des trente glorieuses. A partir des années 1970, les chocs pétroliers et les prises de consciences environnementales ont permis à une technologie de sortir de son sommeil : le ballon dirigeable.
Un dirigeable qu’est ce que c’est ?
Dirigeable
Clément-Bayard n° 1 dans l’Oise - Carte postale ancienne éditée
par les éditions « étoile » - 1908- domaine public –
Wikimedia Commons.
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Il est devenu performant grâce à une innovation qui engendra son déclin. Le moteur à explosion (combustion interne), malgré les performances prometteuses de la propulsion électrique à la fin du XIXe siècle, était le seul à pouvoir fournir, sur la durée, la puissance nécessaire à ces géants du ciel. D’abord utilisé sur des ballons, ce moteur a très vite évolué vers des conceptions plus compactes, le rendant ainsi idéal pour les véhicules terrestres, marins et surtout aériens de petite taille. Par le moteur à explosion, l’avion est devenu une réalité réduisant ainsi chaque jour la suprématie des plus légers que l’air.
Un double changement de société
« Appontage »
d’un chasseur à bord du dirigeable rigide Akron –
US NAVY - 1932 - Wikimedia Commons.
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Lors des chocs pétroliers des années 1970 et 1980, le modèle de la puissance, porté par une énergie abondante et peu chère, a été fortement ébranlé. Ces fissures ont engendré un regain d’intérêt pour les plus légers que l’air. De nombreux projets ont alors vu le jour. Les appareils actuellement en service sont directement issus des projets de cette époque.
Dirigeable
souple, conçu dans les années 1980, au dessus de la Floride –
2010 - Wikimedia Commons.
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Un avenir tout tracé ?
Maquette de soufflerie du dirigeable de nouvelle génération MC500 – 2010 – www.dirisoft.fr |
Les solutions pour adapter les avions à la nouvelle donne énergétique ne tarderont pas. C’est alors que se jouera véritablement l’avenir du dirigeable. S’il est prêt à défendre sa place et ses missions en prouvant ses performances alors, il prospérera. A l’inverse s’il ne supplante pas les plus lourds que l’air dans certaines missions spécifiques, comme la surveillance persistante ou le transport de charges indivisibles, il est probable qu’il ne reste qu’une curiosité.
Dodo ou phénix, la question donc reste ouverte. La recombinaison technique opérée avec le dirigeable a cependant montré sa viabilité mais son intégrabilité dans la société à venir est encore à prouver. Ultime soubresaut ou véritable décollage, l’avenir nous le dira.
Pour en savoir plus : http://dirisoft-aerall.e-corpus.org
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